Naisseur engraisseur
élevage de porcs noirs bio type gascon plein air
Dans le Tarn sur la commune de Saint-Urcisse nous élevons sur notre ferme des porcs en plein air, dans le respect du bien être animal et de l’environnement.
Nos porcs sont certifiés bio par Ecocert France SAS – FR-BIO-01
Pourquoi un élevage de cochons :
A la base nous sommes maraîchers en bio. En 2016 nous avons décidé de prendre une truie afin de valoriser les restes de légumes qui jusque là partaient au compost. L’objectif était également d’utiliser notre bois de 3ha pour un petit élevage car nous n’avions pas le temps de l’entretenir.
Nous avons choisi le cochon par sympathie pour l’animal lui-même. Les cochons sont considérés comme plus intelligents que les chiens. Ils ont une capacité de raisonnement égale à celle des chimpanzés et sont doués d’empathie avec leur semblable. Ce sont des animaux joueurs. D’un naturel curieux, ils aiment les contacts avec d’autres animaux et avec l’homme.
L’élevage en plein air bio s’est donc imposé. Nous avons voulu élever nos cochons dans des conditions optimales de bien être animal.
Même si l’entretien de parcs, et le soin aux cochons au quotidien représente beaucoup plus de travail qu’en bâtiment, le lien que nous établissons avec eux est source de satisfaction, d’amusement et de plaisir. Sa joie de vivre qu’il nous transmet par son comportement, sa capacité d’apprendre plein de choses rapidement en fait un animal très agréable à élever. Etre témoin du plaisir de nos cochons qui gambadent, jouent, se baignent dans leur mare boueuse, font leur sieste à l’ombre ou au soleil selon les saisons, viennent quémander des gratouilles ; tout cela est extrêmement gratifiant. Observer la mise en place de leur hiérarchie sociale et les habitudes, les qualités, les défauts de chaque animal est très intéressant et enrichissant.
Un cochon heureux, épanouit, bien nourrit, élevé avec respect dans un environnement au plus proche de son milieu naturel est un cochon aimable, sensible sans agressivité. Leurs grandes similitudes physiologiques et émotionnelles avec nous les rendent… presque humains.
Caractéristiques de l’élevage plein air :
A peine 1% des cochons sont élevés en plein air en France.
L’élevage en plein air présente de multiples avantages : nous sommes loin des inconvénients des porcheries industrielles et de leurs nuisances en pollution et effluves ! Ils ont l’espace nécessaire pour s’épanouir et grandir, et sont sujets à moins de stress et conflits sociaux. Le principe du pacage tournant est appliqué : chaque nouveau lot de cochons est installé sur une nouvelle parcelle, ce qui permet de laisser repousser le couvert végétal sur la parcelle de l’ancien lot. L’élevage extensif en plein air va également fortement impacter les qualités gustatives de la viande produite et lui apporter un persillé inégalable…
Caractéristiques de l’élevage biologique : une rareté
La viande de porc label AB reste très marginale. 2 500 éleveurs élèvent quelques 40 000 porcs Bio soit moins de 1% de la production française. Le développement du bio est limité par des cahiers des charges draconiens et des coûts de production élevés.
Dans notre bois on évite de mélanger les cochons qui ne se connaissent pas et la coupe de la queue et le limage des dents n’est pas pratiqué. Les porcs sont moins stressés au sevrage car ils vont rejoindre leurs congénères légèrement plus âgés, et ont un espace suffisamment grand pour jouer et mettre en place leur hiérarchie sociale. En agriculture biologique nous privilégions des races de porcs pouvant s’adapter le mieux possible à leur environnement de plein air.
La viande de porc biologique apporte au consommateur, une viande plus goûteuse et plus tendre, des chairs plus compactes et renfermant beaucoup moins de gras et d’eau que les viandes conventionnelles, une viande saine sans pesticides, nitrates et antibiotiques.
Notre élevage :
Sur un parcours de 3 ha de bois (majoritairement chênes et châtaigniers), nous élevons quatre truies reproductrices qui ont des portées décalées de 5 à 10 porcelets environ 2 fois par an (l’élevage industriel typique compte en moyenne entre 125 et 150 truies reproductrices). Sur une année, cela représente une cinquantaine de cochons.
Nous pratiquons l’élevage extensif (pas plus de 25 porcs sur un même hectare).
Les porcelets restent avec leur mère plus longtemps : jusqu’à 6 à 8 semaines, contre 3 semaines dans les élevages industriels ! Ce contact plus long avec leur mère leur permettent de développer ses défenses immunitaires. Ils sont ensuite élevés 14 à 15 mois au lieu de 6 dans les élevages industriels. C’est tout simplement des cochons différents que nous élevons.
Leur vie dans les bois répond à leur besoin naturel de fouir et leur permet d’être abrités des grosses chaleurs estivales. Chaque parc possède des cabanes au sol paillé (bois ou tôle).
Enfin en cas de problème de santé sur l’un de nos cochons (ce qui est rare puisque leur condition même de vie et leur alimentation leur permet de développer un très bon système immunitaire), nous avons recours uniquement à l’aromathérapie et à l’homéopathie.
Nos cochons sont issus d’un croisement de deux races. Le porc Gascon et le Duroc.
– Le Gascon
De type ibérique, le porc Gascon a son origine dans le Piémont Pyrénéen. Il est majoritairement élevé dans la région Midi-Pyrénées. Race tardive, sa croissance est lente, 100 kg à 1 an. Malheureusement les exigences de notre société productiviste ont bien failli le faire disparaître, à cause de sa faible performance de croissance.
Cette faible vitesse de croissance s’explique car cet animal rustique ne supporte pas l’enfermement et il est très actif !. Le poids des truies adultes reproductrices est d’environ 250 kg et celui des mâles de 350 kg.
Le porc Gascon est un animal rustique et vigoureux. Élevés exclusivement en plein air, ils ont une activité intense et consomment plus de calories. Il supporte aussi bien la chaleur que le froid et se nourrit facilement au pâturage. Son caractère est doux et placide, les truies sont de très bonnes mères et d’excellentes nourrices.
Grâce à la liberté de mouvement de ces bêtes, la place qui leur est octroyée et leur alimentation naturelle, la viande qui en résulte est exceptionnelle. D’un rouge soutenu, persillée, riche en fer, acide oléique et oméga3, la viande du Porc Noir Gascon et subtile et délicate. Son lard est ferme et sa viande persillée est savoureuse et de très bonne qualité. Une viande persillée est une viande ou le gras se trouve dans le muscle et pas autour du muscle ! Pour les gourmets comme pour tous les consommateurs de viande qui se respectent, la différence est flagrante. Votre côte ou votre morceau de lard ne risque pas de fondre à vue d’oeil dans la poêle.
– Le Duroc
Le porc Duroc se distingue de ses congénères par son pelage rouge et ses oreilles tombantes sur les yeux (mais si il y voit quand même). C’est une race d’origine américaine qui est largement implantée en Europe.
Les animaux de cette race sont caractérisés par leur rusticité, leur bonne adaptation aux climats chauds et leur bonne résistance au stress. Ce sont des animaux remarquables par la qualité de leur viande, avec un taux d’infiltration important. La race Duroc est réputée dans le monde entier pour sa chair tendre et juteuse qui fait, l’unanimité. Sa saveur s’explique par une teneur en graisse intramusculaire plus élevée que dans les autres races.
L’alimentation de nos cochons :
Élevé en liberté, nos porcs peuvent trouver tout seuls leur nourriture, naturellement dans le bois, et mangent ainsi racines, glands, châtaignes, herbes sauvages, cèpes, graminées et légumineuses. Cette alimentation est complétée par des céréales bio sans OGM (orge, blé, seigle, triticale, pois, féverole, etc..). Ils sont aussi nourri avec du foin , du son bio, du pain dur récupéré chez des collègues boulangers bio, du petit lait (lactosérum) issu d’une chèvrerie bio amie, et bien sûr nos restes de légumes invendus et invendables, résidus de cultures etc. 100 % de l’alimentation de nos cochons est bio.
Le porc type Gascon croisé Duroc valorise mal sa ration et sa durée d’élevage est longue. En effet il a besoin de 14 à 18 mois pour atteindre sa maturité contrairement aux races modernes. Par conséquent, son coût de production est important, un prix de vente élevé justifié par des qualités gustatives supérieures.
L’abattage :
Lorsque le moment de l’abattage est venu, nous pratiquons « l’euthabatage ». Il s’agit de préparer en amont l’animal par l’anxiolyse biothérapique. : deux jours avant le départ pour l’abattoir, nos cochons reçoivent un traitement homéopathique, et 6h avant le départ, après l’avoir fait rentrer dans sa cage nous leur donnons un mélange de trois plantes de Weleda (tilia tomentosa, valériane et passiflore), enfin au moment du chargement dans le camion, on vaporise sur l’animal le remède secours selon la méthode du Dr Bach. Nous utilisons des techniques douces et rassurantes (proches de la communication intuitive animale) pour faire rentrer le cochon dans sa cage, dans laquelle il rentre d’ailleurs de son plein gré, attiré malgré tout par une ration alimentaire. Cette technique de communication avec l’animal, complétée par l’homéopathie favorise la réduction du stress lors de son départ et de son voyage jusqu’à l’abattoir agrée de Montauban où il est abattu.
La carcasse est ensuite acheminée à l’abattoir de Beauvais sur Tescou où la viande est découpée, conditionnée sous vide, et étiquetée. Nous la récupérons alors, et la stockons dans la chambre froide où nous répartissons les morceaux en colis de 5 ou 10 kg.
Quelques chiffres :
A titre informatif l’alimentation d’un porcelet de 4 mois a coûté environ 60€. Les frais d’abattoir sont de 26€ pour un porcelet de 20 kg.
L’alimentation d’un cochon adulte engraissé 14 mois d’un poids d’environ 100 kg carcasse (60 kg de viande commercialisable) a coûté environ 380€. Les frais d’abattoir, de découpe, de préparation des saucisses, merguez etc et de conditionnement nous coûte environ 300€.
Notre marge n’est donc pas énorme malgré un prix qui peut paraître élevé.
Ces chiffres ne sont pas le coût réel de production puisqu’ils n’incluent pas l’abreuvage des animaux (25 m3 environ de besoin annuel en eau pour une truie) auquel il faut ajouter l’eau des bains.Il faut aussi comptabiliser l’alimentation des mères reproductrices (environ 560 € par an et par truie), l’alimentation du verrat (environ 450€ par an) auxquels viennent s’ajouter d’autres frais comme l’électricité utilisée pour la préparation de leur pâté, le gazole du tracteur pour la distribution des aliments et l’amortissement des investissements liés à l’atelier de production (clôtures, bâtiments de stockage des céréales, etc.).